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La religion catholique et les festivals; 19 août 2018

août 19, 2018

Quand je vois un prêtre catholique du festival de l’Assomption bénir une auto de course du Grand-Prix de Trois-Rivières, je ne peux que m’interroger sur sa foi : que cherche en vérité cet homme de Dieu ? Je me demande aussi si c’est lui qui a eu l’idée de consacrer de sa bénédiction sacerdotale catholique les bolides de course, ou si ce n’est pas plutôt un conseiller en publicité qui avait flairé l’opportuniste situation trifluvienne ?

Les journaux et leurs journalistes sont passés maîtres pour nous vendre n’importe quelle histoire ; on aura droit bientôt à la prière catholique du « cowboy » au festival western de Saint-Tite, récitée par une ministre du gouvernement, comme si la province de Québec était toujours et encore sous la gouvernance et la tutelle de la religion catholique.

On entretient ainsi dans l’inconscient collectif la nécessité religieuse catholique pour être du bon monde. Personne ne s’indigne de ces parades ostentatoires catholiques et journalistiques, alors qu’on s’offusquera de toutes les autres. Manquons-nous d’esprit critique en étant chauvins au point de tout consacrer à l’eau bénite du catholicisme ?

Et avec cette spiritualité grandiloquente catholique, on laissera au mur les crucifix dans les salles municipales ainsi qu’à l’Assemblée nationale, tout en osant dire que le Québec est un État laïc, et qui plus est, où les femmes et les hommes sont égaux. Souffririons-nous de confusion ?

Saint-Paul fut celui qui nous imposa la doctrine divine du pouvoir : « Tout pouvoir vient de Dieu », affirma-t-il. Ainsi se cachent depuis des siècles bien des dictatures derrière la Sainte-Église et religion catholique. Dommage pour bien des peuples et nations du monde où l’on vend à petit prix les richesses naturelles, et où l’on fore terres, lacs et rivières d’eau douce au nom d’une fausse transition énergétique. Ça va prendre plus que des prières pour que la pollution nous épargne et que nos environnements de vie demeurent sains !

Ma ville « consacrera » 7 200 000. $ sur 20 ans à la basilique Notre-Dame du Cap-de-la-Madeleine sans compter ses congés légaux d’impôts fonciers comme ceux nouvellement accordés à l’hôtel Delta. Et pourquoi pas ? Vive les festivals ; le peuple en raffole. C’est là l’évolution de notre société et tous semblent d’accord à cette conclusion simpliste.

Mais alors, avançons-nous ?

La Révolution tranquille ne serait pas terminée : à chacun sa foi, certes, mais dans le respect de tous : que chacun paye son tribut.

Suiveux, 11 mai 2018

Mai 11, 2018

Les mairesses et maires de la Municipalité régionale du comté (MRC) de Maskinongé ont voté à l’unanimité le 9 mai 2018 une résolution d’appui sans condition en faveur de tous les événements du festival western de Saint-Tite. Même celles et ceux qui étaient « contre » cette résolution ont voté « pour » ! On appelle ça « Suivre servilement le troupeau ».

Ainsi va l’être humain en face d’un chef trop puissant et l’effet de groupe : on suit la direction du leader d’opinion sans poser trop de questions. On ne dit mot ; on consent par peur d’être ostracisé. On préfère plier l’échine et dire « oui » face à celui ou celle qu’on pense le plus fin et le plus fort. Ne serait-il pas plutôt le plus faible, incapable de justifier par argumentations logiques ses positions douteuses ? Tout ça me fait penser à autre chose qu’une vraie démocratie.

Oser dire « non » à ce qui est litigieux et de plus en plus considéré comme une aberration pour une société qui évolue, refuser le débat d’idées par crainte de devoir abolir des pratiques sur les animaux qui n’ont pour fin l’apport financier que pour certains, sans réel apport économique à toute la communauté : le profit avant la vie.

Je le répète ; c’est le festival western de Saint-Tite qui est allé se faire du capital touristique dans la métropole montréalaise en 2017 ; ce n’est pas la ville de Montréal qui soulignait son 375e anniversaire de fondation en faisant venir l’organisation du festival « Western » de Saint-Tite pour se faire un cadeau sur le dos des animaux, des cowboys et des veaux. Les rodéos sont une forme d’exploitation des animaux, simplement pour faire de l’argent et du « fun » à leurs dépens. Il n’y a rien de noble dans cette exploitation de l’animal ; que la recherche d’intérêts financiers pour Pierre, Jean, Jacques et les commanditaires, dont Desjardins !

La question de l’exploitation animale n’a pas fini de faire couler beaucoup d’encre afin de bien situer la moralité de son utilisation par l’être humain. Seul l’humain établit une morale sur ses actions ; « est-ce bien », « est-ce mal » d’agir ainsi ? Pour ce faire, une longue réflexion est nécessaire ; la justesse d’une décision par l’impulsion doit être réduite à sa plus petite expression : qu’il nous en plaise ou non, une attention et de nouvelles considérations doivent guider nos choix.

Pour ne pas mourir de faim, je peux pêcher le poisson, le tuer pour m’en nourrir ; mais jusqu’où puis-je m’en servir sans atteindre sa dignité dans la création ? Jusqu’à m’en divertir sans aucune inquiétude sur le stress que je lui inflige ? La liberté de l’homme lui permettrait-elle de faire n’importe quoi sur le dos des animaux ?

La question est maintenant ouverte et demande réflexion sur le respect de la sensibilité de l’animal qui n’a pas la capacité de dire « oui » ou « non » à son exploitation, qui n’a pas le jugement que l’humain possède pour dire « Oh là ! tu exagères ». L’animal ne peut dire « oui » ou « non » à son exploitation me rappelait un ami : c’est l’humain qui doit répondre de ses actes et leur moralité. L’animal n’est pas une chose qu’on peut utiliser pour son bon plaisir sans considération des conditions de celui-ci.

Suivre un leader quelconque a souvent précipité l’humanité dans la plus pure barbarie ; le XXe siècle nous l’a bien démontré. Sommes-nous meilleurs que ces barbares qui nous ont précédés ? À nous de le prouver maintenant.

Le « Western » de Saint-Tite accablé, 11 avril 2018

avril 11, 2018

« Un rapport dévastateur » titre le journal « le Nouvelliste » de Trois-Rivières concernant l’analyse de 600 pages du professeur Alain Roy de l’Université de Montréal sur l’utilisation abusive des animaux au festival western de Saint-Tite. Quant aux dirigeants de l’activité festive, ils rétorquent par la voix de la vétérinaire Jennifer Woods que les animaux sont correctement traités. Qui dit vrai ?

L’humain est une drôle de bête ; il est le seul à se conter des mensonges et les croire pour trouver sa vérité ! Il faut qu’une autorité dise : « Mais non, mais non ; on prend soin de nos bêtes. », pour que nous la croyions les yeux fermés, comme si c’était parole d’évangile !

Y aurait-il des vétérinaires qui voient clair et d’autres qui souffrent de cécité ? Ainsi vont les « lobbies » : à chacun leurs experts et leurs avocats.

Qu’un « cowboy » soit insensible à ce spectacle dégradant c’est fort possible ; l’humain présente de grandes disparités comme animal sensible. Ce n’est souvent pas par haine qu’il inflige des tortures à d’autres animaux sensibles, mais bien par inconscience, ignorance, croyances, et même par croyances religieuses ; l’animal humain peut être très dangereux même envers lui-même allant jusqu’à se tuer par hara-kiri !

Dernièrement, Monsieur Jean Paquette nous a décrit les règlements qui entourent la garde d’une arme à feu les considérant comme la preuve qu’une arme à feu n’était pas plus dangereuse qu’une automobile ou un couteau de boucherie ! M. Paquette oubliait volontairement (ou inconsciemment) le but en soi d’une arme à feu : briser, détruire, tuer. Être illogique dans une argumentation n’est pas mentir, mais faire acte d’aveuglement, n’est-ce pas là tricher ?

C’est l’humain qui pense ainsi, et tous les détours que nous empruntons pour nous disculper sont d’une incroyable ingéniosité ; n’est-ce pas là l’art de se mentir à soi et de nous croire ? Toutes ces fourberies sont le lot de notre intelligence, et elle n’est pas toujours à notre service…

Même avec des lois explicitement contre la violence (physique et même psychologique), les humains sont des maîtres de leur violation. Et ce n’est pas là dérèglement de notre cerveau ! Nous sommes tous des êtres de contradiction qui faisons l’ange pour assouvir nos passions.

Seule la retenue peut nous rendre civils et respectueux ; savoir se retenir, apprivoiser notre instinct de tueur : voilà bien souvent un apprentissage que même une vie ne suffit pas à maîtriser.

Les lois sont faites pour être transgressées, car il y a des avantages souvent financiers pour les contrevenants. Ainsi en est-il des règles de sécurité routière, de la loi de l’impôt sur le revenu et de cette loi sur le Bien-être et la sécurité de l’animal.

Volkswagen a triché ; n’est-ce pas ainsi que cette multinationale est devenue numéro 1 mondial ? Desjardins était une coopérative au service de ses membres ; maintenant il est uniquement à son propre service !

L’argent mène le monde et a beau mentir celle et celui qui en hérite en masse ; plus besoin de venir de loin !

Julie Boulet; « prière » de ne pas la condamner, 22 décembre 2017

décembre 22, 2017

L’art d’insulter par écrit celles et ceux qui ne pensent pas comme soi sans qu’on y voie là une agression verbale est le propre des grands écrivains. Cet art de manier l’intellect et la plume pour faire comprendre une idée passe souvent par l’ironie.

Il faut rendre à Jean Panneton, prêtre, (texte ci-dessous) cette grande qualité d’homme de plume, très érudit en la matière. Il n’en ridiculise pas moins les tenants de la laïcité de l’État en les comparant à ce « preux chevalier dont le courage à vide n’en est pas moins sans grandeur ». N’est-ce pas là une tournure de phrase qui, ma foi du bon Dieu, tourne en dérision assurément les artisans de la laïcité étatique?

Évidemment, nous ne pourrions reprocher à un prêtre catholique des abus de langage. De plus, il faut rendre à César ce qui revient à César : Jean Panneton est un catholique pratiquant et valorise le cléricalisme de qui que ce soit.

Mais pourquoi donc faudrait-il banaliser la récitation d’une prière de l’Église catholique lors d’un festival western par une ministre d’un gouvernement ?

Une prière n’est qu’une expression d’une espérance ; cependant, elle s’adresse à un dieu tout-puissant et mystérieux d’une religion dite universelle. Voilà le problème : pourquoi demander à une représentante d’un gouvernement (lequel se dit neutre sur le plan confessionnel) de réciter ce qu’un représentant de ladite religion aurait dû faire ? Ne consacre-t-elle pas ainsi l’adhésion du gouvernement à cette croyance religieuse ?

Si l’organisation du festival western est d’allégeance catholique et veut la démontrer à la face du monde, pourquoi ne pas demander à l’évêque du diocèse de venir bénir ses rodéos ?

Imaginons qu’il en aurait été ainsi ; n’aurions-nous pas fait l’amalgame que la religion catholique est pro-western et qu’elle bénit l’exploitation des bœufs et des chevaux pour le plaisir des humains ?

Il faut savoir pardonner à la ministre Boulet, comme à celui qui n’y voit là que peccadilles d’enfants de chœur. Mais que devrait être la pénitence de la ministre ?

Je ne pense pas qu’il existe de valeureux laïcistes en mal de crucifier une nouvelle salvatrice des peuples. Si la ministre Boulet a agi innocemment, nous devons lui donner l’absolution complète. Elle devrait cependant faire acte de contrition et promettre de ne plus recommencer ; ce qui ne semble pas être son intention. Mais si son geste était réfléchi et volontairement en faveur de la religion catholique de Rome par sa représentation ministérielle, oui, il y a là un accroc à la laïcité de l’état du Québec.

Les entreprises religieuses, quelles qu’elles soient, n’ont plus à demander aux représentants de l’État de venir bénir leur exploitation touristique. De même pour les représentants de l’État : ils n’ont plus à se prêter aux religions pour glorifier leur apostolat. Ce temps est révolu ; désolé pour les croyants.

Ici au Québec, notre histoire catholique et amérindienne a laissé beaucoup de reliques, lesquelles essaiment, encore aujourd’hui, jusque dans l’administration publique des municipalités.

Qu’une entreprise privée fasse sa prière avant de sauter sur son cheval pour gagner sa croute, personne ne la ridiculisera ; mais qu’elle demande à une ministre de réciter pour elle une prière d’une religion qui a beaucoup fait contre l’émancipation des femmes et des peuples, n’est-ce pas cautionner une entreprise dont l’exploitation de l’humain et de l’animal demeure douteuse quant au respect de ceux-ci ?

La laïcité est aussi une question de foi : de foi en l’humain pour bâtir un monde meilleur. Ce changement demande un vertueux effort.

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Texte de Jean Panneton, prêtre (10 décembre 2017)

Un accroc à la laïcité ?

Don Quichotte de la Manche fut un chevalier sans peur et sans reproche. Monté sur son destrier, bardé de pied en cap, il partit en guerre, épris d’exploits.

Tout impatient de foncer sur un ennemi, qui ne se présentait pas, pour assouvir sa rage belliqueuse, le preux s’élança contre un moulin à vent qui s’agitait sur une colline. Point question de dénigrer ce brave chevalier. Son courage à vide n’en est pas moins sans grandeur.

En tout respect, je comparerais la conduite de certains valeureux laïcistes à celle de ce brave Don Quichotte. Comme lui, ils sont fébriles, impatients de prendre l’Église ou au moins un catholique en flagrant délit de cléricalisme ou d’anti-laïcisme.

En fait, pour le meilleur ou pour le pire, qui, en 2017, au Québec, pourrait relever de tels crimes ?

On comprend l’impatience de certains radicaux, disciples attardés de Gambetta et de Combes, qui disposent d’un arsenal de beaux principes pour un grand débat de laïcité, commis par une autorité religieuse.

Quelle déception d’avoir entendu le pape Jean-Paul II déclarer en présence de l’épiscopat français : « La laïcité fait partie de la doctrine sociale de l’Église » ! Le débat est-il clos ? Faut-il ranger les armes ?

Plutôt, comme Don Quichotte le fit, concentrer son agressivité sur un adversaire fictif. En d’autres termes : faire d’un petit incident, un drame. Et alors partir en campagne et crier au scandale. « Sa peccadille fut jugée un cas pendable », a déjà dit le sage La Fontaine. L’intransigeance, la lettre plutôt que l’esprit, autant d’attitudes qui ont changé de camp.

Qu’une petite prière ait soulevé, non chez les milliers de spectateurs, mais parmi une certaine élite intellectuelle, un tel émoi, démontre que le combat pour ou contre la laïcité est en mal de cause véritable.

Ce petit accroc à une laïcité frileuse fut-il un crime abominable ? Il n’y avait pas là à faire ruer un cheval, les quatre fers en l’air !

Retenons l’exemple de la France. La cinquième République, instaurée par De Gaulle en 1958, s’est déclarée un État laïque. Cette république, d’une laïcité exemplaire, n’en investit pas moins, chaque année, plusieurs millions pour la conservation et la restauration des nombreuses cathédrales françaises. Ces temples prestigieux sont exclusivement affectés au culte catholique.

Faut-il y voir un accroc de taille à la laïcité ?

Une telle dérogation à une laïcité pure et dure serait impensable, ici, au Québec.

Écrire de bonne foi, 4 juin 2017

juin 4, 2017

J’écris ce texte en réaction à un éditorial d’un professionnel de l’information journalistique (le Nouvelliste, 24 mai 2017) lequel se prononçait sans équivoque « POUR » les rodéos au Québec, et plus particulièrement au festival western de St-Tite.

Il n’y a que l’humain pour « faire croire » : celui-ci peut écrire des argumentaires pour soutenir ses croyances. Il écrira de bonne foi des bibles pour démontrer le sacré de ses dires. Et pourtant, d’autres illuminés viendront soutenir autrement le contraire d’une vérité qui deviendra ainsi douteuse.

Pour ou contre les rodéos ? Pour ou contre les corridas ? Pour ou contre les festivals sur le dos des animaux et petits cochons graissés ? Seul l’humain sait s’y prendre pour justifier la guerre, l’horreur, la torture, le racisme, l’esclavage, l’humiliation, même le ridicule qui ne tue pas. Un seul autre animal pourrait-il en faire autant pour établir sa supériorité ? Je ne pense pas.

Sous la prétention d’être né à l’image de Dieu, nous nous permettons toutes les fantaisies au nom du plaisir de vivre en humain supposément supérieur à tous les animaux ? Être libre contrairement à l’animal qui ne l’est pas, nous accorde-t-il des droits d’exploitation sur toutes les autres races animales ? Et si la Terre n’était habitée que par cette race humaine, qu’arriverait-il à cette planète et ses habitants ?

Les humains sont-ils capables de vivre sans se faire du « fun » autrement que par l’exploitation des animaux, et ce, jusqu’à mort s’en suive ?

Dommage que l’intelligence de l’animal humain serve à défendre l’indéfendable, serve à ridiculiser celles et ceux qui défendent les plus vulnérables de la création, et donc, la planète entière elle-même ! Cette planète, c’est la Vie avec un grand V ! Il faut la respecter. L’avons-nous oublié ?

Oui, j’écris de bonne foi ; celle de l’amour de soi, de l’amour de la Vie, l’amour d’une existence en paix, du respect de l’autre, tous les autres. Vaste contrat ! Mon argumentaire, c’est ma supposée supériorité d’être un humain digne de cette humanité qui veut bien vivre, mais qui veut aussi la faire vivre (cette humanité) adéquatement sur cette planète.

La question éternelle qui se pose alors est de savoir si nous évoluons vers le mieux ou si nous régressons. À la lumière du passé, je pense qu’on peut faire mieux. Il faut que la jeunesse se lève sur le bon bord, car il faut refaire nos devoirs : nous faisons encore des erreurs de conception de la Vie. Quand un éditorialiste écrit qu’il est « POUR » la bêtise humaine, ce n’est là rien de moins qu’une forme de publicité subliminale en faveur d’une organisation d’un bête événement. Ces journalistes sont d’abord des employés qui ont un patron à qui ils doivent loyauté et soumission. Ils sont téléguidés par des intérêts financiers qui savent bien les rémunérer : il faut s’interroger à savoir s’ils écrivent de bonne foi. Leurs textes sont-ils gratuits et libres, ou n’ont-ils de rationnel que le pécule qu’ils encaissent pour leur production et publication dans un journal?

Bien dommage que l’économie du plaisir et les profits financiers passent avant l’écologie et le rationnel. Il y a pourtant bien des limites et des lois à respecter. Pourquoi les transgresser sans retenue ?

Le festival western de Saint-Tite au musée! 23 février 2017

février 22, 2017

Mon dictionnaire me dit qu’un musée doit servir à conserver des objets rares et précieux. J’ajouterais bien modestement que les musées conservent habituellement des choses du passé qui ont fait leur temps et qui ne servent plus. Souvent dépassés, ces instruments ou objets ainsi répertoriés, démontrent aux visiteurs l’évolution de l’humain et la transformation qu’il a faite de la nature vers plus de génie et d’adaptation ; ça aide à comprendre le présent et à éclairer le futur d’une société. Les visiteurs sont donc confrontés à la grandeur et à la petitesse de l’être humain, lequel cherche à donner un sens à la vie et à l’univers.

Le 22 février 2017, le journal « Le Nouvelliste » de Trois-Rivières nous informe que le musée québécois de la culture populaire rendra hommage aux 50 ans du Festival western de Saint-Tite en Mauricie sous le titre « Notre Far West » ! Bravo aux promoteurs du Far West au Québec (?), mais il faut s’interroger sur la direction du musée trifluvien.

Un musée doit-il promouvoir spécifiquement les affaires d’une entreprise ? Doit-il se donner une vocation utilitariste, opportuniste et profitable ?

Que serait le festival western sans le rodéo ? Que serait le festival du cochon sans la course de la bête graissée ? Soulignera-t-on aussi au musée de Trois-Rivières l’anniversaire du festival du cochon de la municipalité de Sainte-Perpétue ?

Si la direction du musée a le courage de démontrer comment l’être humain réussit à faire sauter les bêtes affolées pour créer un curieux spectacle payant pour les promoteurs de cette distraction, alors là, il faudra répéter cet « hommage » tous les ans. Il faudra par contre ne pas oser dire que ce sera là un « hommage », mais plutôt une mise à niveau de la conscience des hommes sur le respect des animaux. Un peu comme la dénonciation des corridas où un taureau est lentement mis à mort de façon pseudo-artistique, cruelle, sanguinaire et sauvage.

Sommes-nous une société qui progresse ? Si les musées continuent à exposer l’évolution et nos progrès humains vers plus de respect et d’ingéniosité, oui, nous progressons. Mais s’ils servent plutôt l’exploitation commerciale et mercantile par une utilisation comique et abusive de l’animal, là il faut douter de notre humanité.

Souhaitons que le fait de « remiser au musée » le festival western de Saint-Tite soit une occasion d’une réflexion sur le respect que nous accordons aux animaux et sur la hauteur de notre civilisation.

St-Tite, Calgary et autres cités westerns: la barbarie en épidémie; 23 octobre 2015

octobre 23, 2015

Avec la prolifération des festivals westerns au peu partout au Québec, on peut facilement dire que la barbarie contre les animaux prend de l’ampleur.

Nul ne contestera l’immense succès de cette barbarie auprès des adeptes des chevaux, boeufs et veaux exploités à plein pour leurs prouesses de cirque et la bonne chère. Évidemment, on ne parle pas ici du niveau de barbarie de la tauromachie, mais rien ne nous garantit que ces bêtes ne reçoivent pas régulièrement leur dose de torture et de cruauté pour bien les soumettre à la prestation des spectacles dégradants connus et attendus.

Si nous nous en tenions aux belles parades dans les rues, on pourrait penser que ces animaux sont aussi fiers et heureux qu’ils le paraissent avec leurs propriétaires; et alors, on applaudirait la beauté des bêtes, ces animaux sans quasi aucune violence. Mais non: il faut des spectacles, des concours où l’humain se mesure à la bête, la domine et l’humilie jusque dans la violence contre elle. Les professionnels de ces métiers payants poursuivent leur chemin jusque dans l’arène des massacres, car il y a des amateurs prêts à payer, surtout pour cette violence jusqu’à la mort par blessures multiples de la bête à manger. Qui plus est, les amateurs parieront sur le gagnant et joueront aux cowboys entre eux (comprendre se tabasseront) si les gains ne sont pas suffisants.

« Pow Pow »! Quelques bons coups de poing et coups de pied à la bonne place, et voilà! « T’es mort (ou presque) ou je ne joue plus. »

Les recettes pour les villes westerns et institutions financières font partie de l’assiette fiscale des citoyens et, comme la tauromachie, il ne faut pas détruire cette machine à sous. S’il le fallait, tout s’écroulerait: l’économie de ces villes tomberait très basse si l’exploitation des veaux, vaches, cochons… chevaux devenait plus respectueuse et non violente.

Et pourtant, un jour, nous nous réveillerons; on se dira alors: « Comment faisions-nous pour tolérer cette barbarie? »

L’humain est vraiment la bête la plus dangereuse de la planète. La barbarie, la cruauté, le sadisme, l’inhumanité, la sauvagerie, la torture sont le propre des humains, pas des autres animaux. La lucrative industrie de la violence faite aux animaux (ou à des femmes et des hommes considérés comme tels) n’est plus à démonter. « L’amour de la corrida (spectacle de mort) est la puissance des impuissants – de même pour la chasse. » (Michel Onfray; « COSMOS, Flamarion, 2015, p. 312).

Les gens qui blessent volontairement les autres sont des gens qui souffrent; la maladie se nomme la barbarie.