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Un préfet de MRC malveillant ? 23 mars 2016

mars 23, 2016

Le 13 novembre 2015, le journal « le Nouvelliste » rapportait la nouvelle suivante au sujet du préfet de la MRC de Maskinongé, M. Robert Lalonde :

« Je m’en fou », clame Lalonde »

Le comité Vigilance hydrocarbures de la MRC de Maskinongé venait de déposer à la réunion des maires du mercredi 11 novembre une pétition de plus de 1000 noms qui soulignait la non-acceptabilité sociale du projet de TransCanada qui veut faire passer un oléoduc sur les terres des municipalités concernées. Le préfet mettait bien en garde les opposants au projet :

« Le comité dit toujours la même chose. C’est redondant. Il a beau rajouter que Obama est contre le projet de Keystone, nous avons une résolution adoptée en août et je me fie là-dessus. Une résolution, ça se change, mais ce n’est pas eux (les opposants) qui vont nous dicter quoi changer. Ce sont les événements qui viendront du gouvernement fédéral et du gouvernement provincial. »

Un citoyen contre ce projet de l’oléoduc, M. Guy Provost, considère que le préfet devrait songer à démissionner :

« À la lumière de ce qu’il a dit, il devrait démissionner, car il ne remplit pas son rôle de protéger les citoyens de Saint-Étienne. »

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À la suite de cet automne chaud dans la MRC de Maskinongé, le comité Vigilance hydrocarbure des municipalités de la MRC de Maskinongé relançait le débat cette semaine dans une lettre ouverte au journal « Le Nouvelliste »; lisons

« Une étude et un mémoire s’imposent devant le BAPE »

Lettre adressée au préfet de la MRC de Maskinongé, M. Robert Lalonde

« Lors de la séance de la MRC du 9 mars dernier, notre comité a déposé une demande formelle de présentation par la MRC d’un mémoire dans le cadre des audiences publiques du BAPE sur le projet Énergie Est. Dans l’édition du 11 mars du Nouvelliste, en votre absence, votre remplaçant, le maire Michel Isabelle, réitérait la position neutre de la MRC dans le dossier et disait ne pas savoir si la MRC allait donner suite à notre demande. Il mentionnait par le fait même faire confiance aux autorités compétentes sur la question. Rappelons d’abord que lesdites autorités compétentes ont mis sur pied une consultation publique, le BAPE, dont le but, défini par mandat, est d’aider le gouvernement à se faire une idée dans le dossier.

Les mêmes autorités ont invité tous les acteurs concernés à participer à l’exercice, mentionnant expressément les municipalités et MRC. Depuis près d’un an, nous revendiquons de votre part, la commande d’une étude indépendante, sur les risques et impacts dans notre milieu du passage éventuel d’une infrastructure de la nature de l’oléoduc Énergie Est. Devant le caractère hors norme du projet, la vulnérabilité de notre milieu et l’inquiétude de la population, les quelques milliers de dollars que celle-ci nécessiterait nous semblent encore peser bien peu dans la balance.

Plusieurs MRC et communautés métropolitaines ont d’ailleurs pris position après la commande de pareilles études. Après avoir rencontré les représentants de TransCanada, promoteur du projet, vous jugez toujours l’exercice superflu.

Devant vos refus réitérés, notre comité citoyen, avec ses moyens limités, s’est attelé à la tâche de documenter les risques que le projet représente pour notre population.

Nous vous avons fait part de nos résultats et vous ne pouvez plaider l’ignorance.

Nous croyons aujourd’hui qu’il est de votre devoir, sans nécessairement prendre position, de répondre présent à l’invitation du gouvernement et d’aller faire valoir, par le dépôt d’un mémoire, les risques propres au territoire maskinongeois que ce projet d’oléoduc engendrerait.

Notons en quelques mots que le territoire de la MRC de Maskinongé présente des sols d’argiles marines particulièrement sensibles et propices aux glissements de terrain; qu’un accident environnemental aurait des conséquences désastreuses sur notre mode de vie, notre économie reposant principalement sur l’agriculture et le tourisme; que nous vivons aux abords du Lac Saint-Pierre, organe vital du Saint-Laurent, lac duquel la MRC est signataire de la charte de développement durable; que nos capacités d’intervention, tant en ressources humaines que matérielles, en situation d’urgence, sont très limitées.

Vous pourrez évidemment arguer que ces faits sont de notoriété publique, mais nous croyons malgré tout que vous devez, de toute votre autorité, les faire entendre.

La protection de la population et du territoire est votre responsabilité première. Le 31 mars est la date butoir pour manifester votre intention de déposer un mémoire devant le BAPE. Une posture passive ne saurait être adoptée ici, votre population compte sur vous.

Le comité Vigilance HydroCarbures des municipalités de la MRC de Maskinongé, appuyé par 68 signataires dont,

Pierre Foisy, Saint-Édouard-de-Maskinongé

Sébastien Houle, Saint-Élie-de-Caxton

Jean Guillemette, Saint-Paulin

André Lamy, Louiseville

Robert Francoeur, Saint-Justin

Christiane Leclaire, Saint-Mathieu-du-Parc

Dominic Lemieux, Saint-Léon-le-Grand

Luc Martel, Yamachiche

Fred Pellerin, Saint-Élie-de-Caxton

Laurence Réquillé, Saint-Paulin

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À la suite de cette lettre ouverte, je me permets d’exprimer ma courte approbation au Comité Vigilance hydrocarbure de la MRC de Maskinongé.

Je voudrais aussi ajouter ma signature à celles et ceux qui demande une étude, un mémoire et surtout, une position claire de la part de la MRC de Maskinongé dans le dossier du projet d’oléoduc “ Énergie Est ” de TransCanada. Quels sont donc les intérêts des autorités de la MRC de refuser de prendre leurs responsabilités?

J’ai écrit l’an dernier à la municipalité de Yamachiche et son maire, monsieur Michel Isabelle pour lui demander la même question; j’attends toujours la réponse. En tant que natif de cette municipalité, et citoyen de la région, je pense avoir toujours droit au chapitre d’une démocratie vivante et respectueuse.

Le pétrole est important pour toute l’économie et sa diversification, mais ce qui devient de plus en plus une source d’énergie rare, dispendieuse, dinosaure et dangereuse pour notre qualité de vie, doit être géré d’une façon beaucoup plus pointue, locale et imaginative.

Le transport de cette matière par un oléoduc sur nos terres ne doit plus se faire comme les pitounes sur nos rivières. Ces temps sont révolus.

Merci, MM. Isabelle et Lalonde, d’évoluer vers cette brillante réussite et ce changement inévitable.