Caisse d’économie solidaire Desjardins: courriel du 2 janvier 2024 au président de la Caisse

Monsieur,


L’an dernier, je vous ai présenté deux propositions pour les sociétaires de la CÉSD présents à l’Assemblée générale annuelle (AGA) des membres du 20 avril 2023 (Sherbrooke); aucune n’a été ajoutée sur l’ordre du jour présenté aux sociétaires.


Cette année, je présenterai à nouveau mes deux propositions aux sociétaires ainsi qu’une troisième (voir le libellé de celles-ci ci-dessous à inscrire à l’ordre du jour de l’AGA du 18 avril 2024) (Théâtre Paradoxe, 5959 Boul Monk, Montréal QC H4E 3H5, Canada).


Je vous prierais de les prévoir toutes les trois à l’ordre du jour AVANT celle de votre «Projet coopératif» (la soustraction des ristournes aux «membres ordinaires», au seul bénéfice de quelques «membres entreprises»), et d’expédier cet ordre du jour aux 22 000 membres de la Caisse comme prescrit par la loi.


J’aurai besoin d’environ 30 minutes pour présenter mes trois propositions aux sociétaires, les faire approuver, discuter et passer au vote de l’assemblée. Votre soutien logistique sera aussi nécessaire pour la présentation. 


Ces trois propositions ont pour fin de rétablir et renforcer le respect des principes du coopératisme au sein de la CÉSD ainsi que dans tout le Mouvement Desjardins, principalement ceux de la démocratie de l’institution coopérative, d’égalité des sociétaires, et d’équité du partage des trop-perçus selon le bon usage des sociétaires de leur coopérative financière. 


Je vous remercie de votre bonne attention; dans l’attente de votre confirmation du tout.


Veuillez accepter mes salutations cordiales.

François Champoux

1re proposition; Abrogation des règlements de régie interne 4.6 (saine conduite d’un membre) et 4.7 (réprimande, suspension, EXCLUSION).

2e proposition : Limitation des dons, commandites, subventions et contributions à des fonds financiers sociaux décidés par les dirigeants.

3e proposition : Votation par la poste ou électronique des sociétaires sur des propositions aux membres avant l’assemblée générale annuelle.

C.C. Autorité des marchés financiers du Québec

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Réponse reçue du président de la CÉSD le 8 janvier 2024, 10 h 07, C.C. à l’AMF. à un ami et au directeur général de la Caisse:

M François Champoux 

Bonjour 

Je vous avise que votre demande sera acheminée à la personne responsable du dossier à la Caisse solidaire Desjardins. 

Coopérativement 

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J’ai accusé réception de cette réponse du président le 8 janvier 2024, 11 h 29, C.C. à l’AMF, un ami et au directeur général de la Caisse:

Bonjour M. Lavoie,

Merci de cet accusé de réception.

Dans l’attente d’une prompte communication avec le responsable du dossier de la Caisse.

Et j’ai signé.

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Après 10 jours d’attente, j’ai relancé le président de la Caisse: ci-dessous le courriel expédié le 18 janvier 2024.

Bonjour M. Lavoie,

Le 8 janvier dernier, à la suite de votre courriel, je vous ai fait part de mon attente d’une prompte communication de la part de la personne responsable du dossier de l’assemblée générale annuelle du 18 avril 2024. 

À ce jour (18 janvier 2024), je n’ai pas reçu cette communication.

Pouvez-vous intercéder auprès de la personne responsable? Il est important que nous puissions établir ensemble les modalités de présentation des trois propositions aux sociétaires.

Je vous remercie de votre bonne attention,

François Champoux

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Au 28 janvier 2024, toujours en attente d’une communication du responsable de l’AGA, j’ai à nouveau relancé le président M. Garry Lavoie.

Bonjour M. Lavoie,

Je me dois de vous informer qu’à ce jour (28 janvier 2024), je n’ai toujours pas eu la communication attendue de la part de votre personne responsable de l’assemblée générale des membres (AGA) du 18 avril prochain au théâtre Paradoxe de Montréal.

Comme je vous le précisais, il est important pour moi que je puisse orchestrer avec la direction de ma Caisse la présentation adéquate de mes trois propositions aux sociétaires, et ce, avant celle du «projet coopératif» des dirigeants, lequel projet soustrait toutes les ristournes aux «membres ordinaires» au bénéfice unique de quelques «membres entreprises», lesquelles sont choisies à la seule discrétion des dirigeants et employés de la Caisse.

Je vous remercie de transmettre ce courriel à la personne responsable de l’AGA afin qu’elle communique avec moi dès cette semaine pour une bonne préparation logistique de la rencontre annuelle, l’établissement complet de l’ordre du jour et une information claire et précise à chacun des 22 000 membres. 

Et j’ai signé

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Ce mardi 30 janvier 2024, j’ai reçu un appel téléphonique, mais…; j’ai donc expédié ce courriel ci-dessous au président de la CÉSD ce même jour.

Trois-Rivières, 30 janvier 2024

M. Garry Lavoie, président Caisse d’économie solidaire Desjardins (CÉSD),

Monsieur,

Je vous informe avoir reçu ce midi un appel téléphonique d’une personne qui se disait mandatée à me transmettre une ordonnance verbale de la part du conseil d’administration de la CÉSD.

À ma demande de me transmettre par écrit (courriel ou autrement) cette ordonnance, la personne a refusé répétant que le conseil d’administration lui avait demandé de me faire part verbalement seulement de l’ordonnance du conseil d’administration et de son président.

Je me dois donc de vous faire part de cet appel téléphonique afin de m’assurer de la véracité de votre ordonnance.

Voici en résumé les 4 points discutés avec la personne qui disait parler en votre nom et celui du conseil d’administration de la CÉSD:

1-) Les règlements de régie interne de la CÉSD relèvent de la Fédération des Caisses Desjardins et non de la CÉSD.

2-) Le mode de votation par les membres est du ressort du Mouvement Desjardins et non de la CÉSD.

3-) La CÉSD applique une ristourne collective (annuellement reconduite) pour quelques «membres entreprises» (environ 300) de toutes ses ristournes, lesquelles sont le fruit des trop-perçus soutirés sur l’ensemble des 22 000 membres exploités par la Caisse. 

Cette ristourne collective n’est pas le «projet coopératif» de la CÉSD!

4-) Mes propos sur la CÉSD, ses dirigeants et ses employés doivent cesser, sinon le conseil d’administration prendra les mesures qui s’imposent. La personne n’a pas mentionné ces mesures, précisant que le tout relevait du conseil d’administration et son président.

Devant l’ambiguïté du point numéro 3, j’ai demandé un rendez-vous avec la personne; celle-ci a refusé.

La personne a raccroché.

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J’ai attendu en vain (jusqu’au mercredi soir, le 7 février 2024) un signe de vie de la part du président de la Caisse d’économie solidaire Desjardins. Devant ce silence, j’ai lui ai fait parvenir un dernier courriel…

Trois-Rivières, 7 février 2024

M. Garry Lavoie, président, Caisse d’économie solidaire Desjardins (CÉSD),

Monsieur,

Ce courriel sera le dernier que je vous acheminerai en lien avec l’assemblée générale annuelle du 18 avril 2024 : j’aurai suffisamment informé votre instance ainsi que celle de l’AMF.

J’ai aussi informé plusieurs autres autorités sur l’actuelle dérive du Mouvement Desjardins : Desjardins est une coopérative financière au service de ses membres et non pas une fondation philanthropique pour le Québec et encore moins une entreprise bancaire communiste.

Dois-je vous préciser que je ressens une peur à la suite de l’appel téléphonique reçu le mardi, 30 janvier 2024 au midi et la menace exprimée en votre nom par l’interlocuteur? 

Quand je lis les scandales qui éclaboussent notre société, je me dis que nous devons tous être très vigilants vis-à-vis du moindre doute qui peut vouloir éclairer notre conscience. Nous risquons le ridicule à percevoir ce qui est apparence de fraude, de malhonnêteté intellectuelle ou de menace, mais notre monde atteint ce seuil; il faut bien le réaliser. Il ne faut pas paniquer, mais il est de notre devoir de réagir dignement, d’agir respectueusement et de dire NON à l’autorité et au déclin moral de notre société.

Que ce soit Hockey Canada, l’Église catholique, les partis politiques, mon Université du Québec à Trois-Rivières et son AGÉ, les conseils municipaux élus, etc., toutes ces bonnes organisations et personnes qui ont la responsabilité de les administrer avec rigueur ont aussi une obligation de transparence dans leurs décisions et actions; si un doute surgit quant à l’intégrité d’une autorité, nous devons éviter de détourner le regard, exprimer notre inquiétude au risque d’être accusé par cette autorité même de soulever un doute sur leur autorité et leur intégrité. Là n’est pas le mal; le mal, c’est de ne pas réagir, de se taire et d’être laxiste. L’évolution positive et respectueuse d’une société se doit d’agir ainsi, et l’autorité se doit de recevoir avec intérêt cette conjecture; surtout, ne pas s’en offusquer.

Et le Mouvement Desjardins (peut-être plus que n’importe quelle autre entreprise financière et bancaire) a cette responsabilité de transparence ou de cesser de s’appeler «coopérative». Rien de plus, mais rien de moins.

Personne ne gagne à manipuler la vérité. L’effondrement nous guette comme l’histoire nous l’a tant enseigné. Quand une société chavire, c’est que cette société n’a pas su écouter les signaux qui annonçaient la «banalisation du mal» et les risques d’y succomber.

Notre premier ministre, François Legault, nous dit qu’il ne permettra pas qu’on mette en doute son intégrité; n’est-ce pas que nous ressentons tous un inconfort à entendre cette autorité oser nous avertir de cela? Notre premier ministre devrait pourtant savoir que même un juge, un curé, un pape doit toujours protéger son intégrité. Rien n’est jamais acquis pour personne. 

Dans notre société de droits, ainsi va notre liberté d’expression. Si ce n’est plus ainsi, nous ne sommes plus en démocratie. Empêcher les citoyens de penser et de s’exprimer dépasse l’entendement de la race humaine civilisée. Mais se frotter à l’autorité, c’est risqué : l’autorité dispose de moyens démesurés vis-à-vis des citoyens pour faire peur, faire taire et faire obéir le peuple. Le peuple n’a pas ces moyens.

Monsieur Lavoie, président de la CÉSD, je vous remercie de confirmer ou d’infirmer mon courriel du 30 janvier 2024. Car vivre sous la tutelle de menaces est indigne du système coopératif et démocratique.

Cette réponse attendue, ainsi que le rendez-vous avec la personne responsable de l’organisation de l’assemblée générale annuelle des membres (pour une bonne présentation de mes 3 propositions aux sociétaires) sont tous les deux importants pour moi et pour les 22 000 membres de la Caisse, et de même pour le Mouvement Desjardins. Le respect de la démocratie du coopératisme ainsi que le respect de la transparence de l’information aux membres et de nos lois dans notre société sont en jeu; il ne faut pas négliger ces principes sur lesquels est fondée toute la société civile. Je sais que vous êtes bien conscient de cette responsabilité sociale et coopérative.

Je reconnais que la direction d’une Caisse Desjardins doit utiliser une part d’arbitraire pour faire respecter les règlements financiers par tous les membres; l’article 204 alinéas 2 à 5 de la Loi sur les coopératives de services financiers du Québec (L.R.Q., c. C -67.3) vous accorde ce pouvoir arbitraire, mais aucunement pour juger de la « saine conduite» morale d’une personne : ce jugement ne relève pas de votre compétence de dirigeants d’une Caisse Desjardins; il revient à des juges de la Commission des normes du travail ou des relations du travail, et ce, lors du dépôt d’une plainte officielle à leur instance. Ce sont ces personnes qui doivent vérifier si la plainte est recevable ou farfelue selon les articles 81.18 à 81.20 et 123.6 à 123.16 de la Loi sur les normes du travail. Les actuels RRI 4.6 et 4.7 ouvrent la porte à de sérieux dérapages et abus de pouvoir de la part de Desjardins envers ses propres sociétaires et tous les citoyens du Québec : aucune médiation sérieuse n’est prévue à ces 2 RRI et l’arbitraire est total et exagéré.

Je vous remercie de votre bonne attention à ce dernier courriel avant l’assemblée générale du 18 avril 2024.

François Champoux, Trois-Rivières

P.S. : L’AMF du Québec est informée (et donc le gouvernement du Québec) qu’à la CÉSD des membres s’inquiètent et cherchent à s’exprimer librement, poliment, respectueusement et démocratiquement; n’empêchons pas la société d’évoluer vers un monde meilleur et de le garder sur cette voie d’amélioration et non de bifurquer sur celle de la déchéance et sa destruction.

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Dernier courriel à l’Autorité des marchés financiers du Québec, le dimanche 11 février 2024

Trois-Rivières, 11 février 2024

L’Autorité des marchés financiers du Québec (AMF),

Très brève histoire de la finance :

Au début, il y avait le troc; par la suite arriva l’argent comme moyen d’échange des produits et services dans le monde entier. Et avec l’argent, le système capitaliste vit le jour dans tous les pays industrialisés; il est celui qui mène le monde d’aujourd’hui avec ces Bourses bien établies.

Les marchés financiers firent leur apparition et avec eux, les lois du marché; au XXe siècle s’orchestrèrent les agences de notation de crédit (la finance mondiale).

Au XIXe siècle cependant, ce système capitaliste en menait tellement large que l’anarchisme vit le jour : le socialisme fut inventé ainsi que le syndicalisme, le coopératisme, le communisme : il y avait des valeurs humanistes en leur sein. Ces créations étaient devenues nécessaires afin de «sauver» l’humanité de sa déchéance. Malheureusement, même ces créations furent contaminées par une ambition illégitime, une ambition qui voulait trop en imposer. Le capitalisme revenait plus fort, trop fort. Le déséquilibre déjà très ressenti dans le capitalisme sauvage d’antan dégénéra même dans les créations du siècle du Printemps des Peuples. 

Ainsi, aujourd’hui, tristement les créations nobles du XIXe siècle ne répondent plus aux attentes des peuples qui sont de nouveau asservis par le dieu argent, le capitalisme et la capitalisation à tout crin, sa nécessité et sa puissance à la fois constructive et destructive des sociétés. Le communiste dégénéra en totalitarisme et en dictature, et à son image, le coopératisme perd aussi le respect de ses principes, et presque de même pour le syndicalisme; ce dernier conserve péniblement le principe «d’un membre, un vote», mais les abus de pouvoir des dirigeants se découvrent de plus en plus au découragement des membres.

Contrairement au capitalisme qui ne se fondait que sur un seul principe (le profit maximum fondé sur la vente d’un produit ou d’un service souhaité des consommateurs), les créations nobles du XIXe siècle avaient été fondées, elles, sous des principes fondamentaux et respectueux des personnes : égalité des consommateurs, respect des humains, équité sur le partage et la redistribution de la richesse, démocratie participative… L’humanisme prenait corps dans l’économie, et la finance s’humanisait.

Actuellement, depuis environ trente ans (depuis la fin des trente glorieuses) tout s’écroule à petit feu et l’hypocrisie creuse la tombe de l’humanité, même ici au Québec. On le voit partout.

Là où il y a de l’homme…

Aujourd’hui, nous sommes au temps des «mises en garde» et des poursuites judiciaires imposées par l’autorité : et les conseillers juridiques ont toujours soif, de plus en plus soif.

À quelle sorte d’organisation faisons-nous affaire lorsque leurs dirigeants nous font des menaces de prendre des mesures si nous critiquons leurs politiques administratives? Les capitalistes menacent-ils de poursuites judiciaires si l’on critique, comme Gérald Larose l’a fait à l’encontre des compagnies de pétrole ou d’armement? 

Où se trouvent ces coopératives de «bienfaisance financière» sur le spectre des organisations dangereuses à ne pas critiquer? 

Avec Desjardins qui fait maintenant des «ristournes collectives» (?), l’exploitation de la crédulité atteint des niveaux de plus en plus douteux et inquiétants. Un totalitarisme s’est installé avec la complicité des gouvernements et de l’AMF lesquels ferment les yeux sur ce Mouvement qui semble être son seul patron et qui dirige la «COOP» financière! Et vogue la galère! «Je fais confiance à Desjardins», nous dit le ministre Éric Girard! Éric Girard regarde de haut et prend pour des valets les citoyens du Québec, membre de cette machine à sous «coopérative».

Pouvait-on entendre une déclaration plus compromettante et complaisante de la part du ministre responsable de la loi sur les coopératives de services financiers du Québec? Autrement dit :

«J’absous Desjardins de tout, s’il juge nécessaire la fermeture de 190 centres de service» 

Nous, membres de Caisses Desjardins, croyons encore que nous sommes en coopération; mais il semble que ce ne soit plus vrai : nous serions dans une organisation plutôt douteuse quant au respect des principes humanistes du coopératisme : «Un membre, un vote» n’est vrai que pour celles et ceux qui sont présents à l’assemblée générale; comment entasser 22 000 membres dans une même salle et dans un seul moment? S’ils sont absents, ils ne peuvent pas voter et leur parole démocratique n’a aucune valeur, aucun pouvoir. Pire : les absents ont tort et leur voix peut être retenue contre eux : on menace de prendre des mesures contre les sociétaires qui souhaitent prendre officiellement la parole en assemblée générale! 

Les actionnaires des banques ont plus de pouvoir que les sociétaires des Caisses Desjardins!

Peut-on encore parler de démocratie participative? Et encore pire : N’est-ce pas là «criminel» de menacer celles et ceux qui usent de leur parole démocratique? 

Le président de la CÉSD, M. Garry Lavoie, n’a pas confirmé ni infirmé être celui qui a fait téléphoner une personne en son nom pour m’ordonner de cesser mes propos sur la CÉSD, ses dirigeants et ses employés sinon des mesures contre ma personne seraient prises. S’il avait confirmé, il se plaçait dans un arbitraire absolu à l’encontre des principes du coopératisme. Et son silence à reconnaître qu’il a été le demandeur prouve aussi la rupture de Desjardins avec les principes du coopératisme. C’est de facto l’adhésion de tout Desjardins aux horribles tendances historiques du XXe siècle des créations économiques anarchistes du XIXe siècle.

Croire ou ne pas croire

Desjardins mettra-t-il en fonction ses menaces de prise de mesures contre ses membres? Assurément; je les ai subies 6 fois en 8 ans. De plus, la loi du Québec le lui permet et le ministre dit faire confiance à Desjardins. 

Le philosophe Alain dit :  

«La justice n’existe pas; c’est pour cela qu’il faut la faire.» 

Alain était contemporain à Dorimène et Alphonse Desjardins, nos célèbres anarchistes coopératifs du Québec qui ont tout fait pour faire la justice.

La fondation des Caisses populaires Desjardins n’a jamais eu l’intention que lui prête les directions actuelles de Desjardins : faire de cette coopérative d’épargne et de crédit une œuvre philanthropique, encore moins de faire des sociétaires des Caisses des contribuables fiscaux au service d’une économie du peuple, de faire des sociétaires des Caisses des esclaves financiers au service des entreprises nécessiteuses d’une économie chancelante, réduire les sociétaires à de simples outils financiers. Je le répète : la cause de la CÉSD est noble, mais la manière de faire ne l’est pas et n’est pas selon le respect des membres ni celui des principes du coopératisme. À ce compte, il faudrait nationaliser Desjardins; ce qui serait un non-sens. C’est un abus de pouvoir, de l’autoritarisme au nom du coopératisme et de la coopération. Les dirigeants du Mouvement Desjardins abusent de la crédulité des citoyens par cette façon de dire (ristournes collectives) et de faire (exploiter les besoins financiers et bancaires des membres, leur soutirer des trop-perçus financiers au seul bénéfice de quelques entreprises en mal de capitaux générateurs).

Il faut lire «Desjardins exploiteur, 3 février 2024» sur le blogue https://francoischampoux.wordpress.com/

Que fera l’AMF? 

AMF, vous avez maintenant entre les mains des preuves accablantes que la CÉSD menace ses membres de prendre des mesures si un membre ose vouloir informer adéquatement les sociétaires en prenant une parole officielle en AGA.

Une Caisse Desjardins peut-elle ordonner à ses membres de ne pas penser, de ne pas parler, de ne pas être démocrates, de ne pas vouloir faire vivre la démocratie au sein même d’une organisation qui a comme principe même la démocratie?

Voilà AMF : chez Desjardins l’on censure les membres en termes polis par la menace des règlements de régie interne 4.6 (saine conduite) et 4.7 (réprimande, suspension, EXCLUSION) implantés par Monique F. Leroux en 2010 ; l’on bafoue les droits et libertés fondamentales des membres, et ceux-ci doivent avoir une saine conduite sous la menace d’une exclusion radicale et arbitraire. En termes directs, clairs et non légaux, c’est :

«Ferme ta gueule, sinon…».

La corruption d’une entreprise n’est pas que financière. Et Desjardins se donne le droit d’exploiter la crédulité sans que nous puissions dénoncer cet abus d’autorité.

Quand un gouvernement ne fait pas le travail auquel il est dédié par la constitution, les citoyens tentent de le faire le plus honnêtement et le plus respectueusement possible; mais si ceux-ci reçoivent des menaces ou des mises en garde de poursuites judiciaires, que peuvent-ils vraiment espérer? Que peuvent-ils vraiment tenter en toute justice?

Même Kant plierait l’échine devant de telles menaces et dirait : «Obéissez, et taisez-vous»!

Et l’on appelle ça une coopérative démocratique qui a des principes humanistes tels que l’égalité des membres, l’équité dans le partage des bénéfices, «un membre, un vote». La réalité à la CÉSD c’est quelques membres seulement qui se partagent l’entièreté des bénéfices (302 sur 22 000 pour plus de 3 millions en ristournes en 2022), la réalité c’est seulement environ 250 membres sur 22 000 qui ont droit de vote sur les propositions dictées par la seule direction de la Caisse, la réalité c’est une information divulguée par la direction seule, laquelle connaît seule le fond des choses. La réalité c’est un risque de fraude et de défalcation étouffé sans jamais être vraiment éliminé et découvert.

AMF, vous venez d’assister en direct à des échanges difficiles de courriels où la communication entre la direction de MA Caisse et moi-même (sociétaire de la Caisse) ne fut d’aucune cordialité; dans une banque, des propositions de l’actionnaire sont possibles (ex. : le MÉDAC); chez Desjardins, des propositions d’un sociétaire sont impossibles. Dans les banques, les actionnaires peuvent TOUS voter par la poste avant la tenue de l’assemblée générale (AGA); chez Desjardins, seuls les membres présents à l’AGA peuvent voter et à main levée seulement. Desjardins exploite la crédulité des membres et ceux-ci ne peuvent même plus exprimer leur mécontentement sans risquer l’opprobre de l’exclusion bête et cavalière sans juste raison. Et que fait l’AMF? Rien. L’AMF se cache derrière sa mission jusqu’à la course au guichet. Du grand laxisme institutionnel. Il faut effectivement du courage pour lever les drapeaux de l’abus d’autorité afin de ramener dans la bonne direction cette direction d’une patente «trop grosse pour faire faillite» et tellement profitable pour le gouvernement. Éric Girard dit faire confiance à Desjardins; ah oui! Mais à quel point de vue fait-il confiance? À celui du service aux membres ou du service aux ministères du gouvernement? Certainement pas à celui du service aux membres : fermer 190 centres de service n’affectera aucun ministère, mais les sociétaires à qui ces services doivent être rendus, eux en pâtiront. 

Nous sommes encore devant de la grande hypocrisie aurait dit à nouveau Laurent Laplante s’il était encore de ce monde et rédacteur en chef au journal Le Devoir (lire «Pauvre coopération» http://www.cyberie.qc.ca/dixit/20000120.html)! Le Devoir, un autre fleuron du Québec qui n’est plus l’ombre de lui-même, financé par Desjardins, tout comme les autorités financières de surveillance. Porter plainte? Qui sait; une dernière fois? Je l’ai tellement fait… Desjardins, l’AMF et tous les gouvernements sont complices et sont tellement puissants et dangereux avec leur armée respective de conseillers juridiques. Même les journalistes refusent de se frotter à la vérité par peur de représailles.

Ce que firent Dorimène et Alphonse Desjardins tient du génie coopératif : favoriser la vaste majorité des membres de leur propre exploitation d’une activité économique (coopérative de services d’épargne et de crédit financier). Mais ce que fait actuellement la CÉSD tient de la fraude intellectuelle du coopératisme : favoriser une minorité en exploitant la majorité des sociétaires. 

Comme je l’ai dit et répété, ce que souhaite la direction de la CÉSD est noble, mais la manière ne l’est pas du tout : on n’exploite pas une population au seul bénéfice de quelques-uns : c’est immoral, c’est de l’esclavagisme, c’est de l’abus d’autorité, de l’autoritarisme : tout va à l’encontre des principes du coopératisme. Desjardins se doit d’être plus transparent ou ne plus être.

L’AMF laissera-t-elle faire : l’autorité sera-t-elle laxiste? Fera-t-elle confiance à Desjardins les yeux fermés comme le ministre Éric Girard? Sommes-nous toujours en démocratie? Y a-t-il un danger de penser et de s’exprimer dans une coopérative Desjardins? Desjardins est-il encore une coopérative ou une autre sorte de patente d’exploitation sectaire?

Qui mène cette province? Qui mène cette coopérative financière? À qui appartient-elle?

Je vous remercie de votre bonne attention,

François Champoux

C.c.: M. Garry Lavoie, président de la CÉSD, M. Jacques B. Gélinas, M. Marc Picard

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