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Péchés véniels, péchés mortels; 28 janvier 2017

janvier 28, 2017

Depuis plusieurs années maintenant, le Québec tente péniblement de départager ce qui relève légitimement du politique, de ce qui relève des religions. Ainsi depuis 2005, notre système d’instruction publique a montré la place que devaient prendre les religions dans l’élaboration du cursus scolaire : le politique a, après une mûre réflexion, sorti des écoles publiques l’enseignement des religions, leurs croyances et leurs dogmes. Le message était clair pour faire en sorte que le politique devait se placer au-dessus des religions pour gérer le pays, tout en garantissant pour tous les citoyens le respect de sa liberté de conscience et sa pratique.

Depuis la Révolution tranquille, inspirée de la Révolution française, nous sommes ainsi graduellement passés d’une province radicalement imprégnée des valeurs des religions (catholique romaine et protestante) dans l’élaboration des lois du pays, à une laïcité relative, mais respectueuse de tout un chacun. Dieu n’est pas tout à fait mort dans la gestion des choses d’ici-bas, mais presque ! Bien que ce transfert des valeurs religieuses et des clergés dominateurs se soit difficilement fait vers les valeurs plus humanistes et neutres quant à la valeur d’une personne, il faut reconnaître que l’autorité ecclésiastique décroche avec passablement de relents de cette perte de pouvoir et commet encore quelques péchés tantôt véniels, tantôt mortels.

Nous lisions dans le journal « Le Nouvelliste » de ce vendredi 27 janvier dernier, un texte signé par madame Jacinthe Lafrance, responsable des communications pour le diocèse de Nicolet intitulé « La tromperie au pouvoir » la-tromperie-au-pouvoir-27-janvier-2017 dans lequel, l’autorité ecclésiastique catholique de Nicolet prend officiellement position « contre » la démocratie américaine, ses journalistes et son nouveau président Trump. Que le président des Américains soit l’incarnation parfaite de tous les vices du monde, que ce M. Trump trompe toutes et tous à travers sa gestion du pays au sud du Canada, que les citoyens des États-Unis croient ou non ce qu’il leur fera croire par ses déclarations vraies ou mensongères, il faut bien comprendre que nous n’en sommes pas à un premier individu élu qui peut induire en erreur tous ses compatriotes ; qui ne se souvient pas d’un certain George W. Bush qui nous a tous induits en erreur sur des armes de destruction massive ? Comment ne pas se souvenir d’Adolf Hitler aussi élu démocratiquement, qui a créé l’horreur d’une guerre mondiale au nom d’un nationalisme exacerbé ? Comment ne pas nous rappeler l’Inquisition du Moyen-Âge qui, au nom de La Vérité, n’a créé que l’horreur et la mort ?

L’Église catholique et son état du Vatican peuvent, par la voix de son chef, le pape, émettre des opinions politiques et des encycliques ; cela revient et relève de leurs prérogatives doctrinales religieuses et politiques, mais qu’un diocèse catholique du Québec accuse le président des États-Unis d’être un menteur au pouvoir, cela relève de l’ingérence et doit être dénoncé.

Qui a accordé son imprimatur à la publication de ce texte accusateur contre le président des États-Unis ? Est-ce l’évêque du diocèse de Nicolet ou le pape François du Vatican ? Pourquoi le diocèse de Nicolet émet-il un texte politiquement « contre » le tout nouveau président des États-Unis alors que celui-ci n’a encore presque rien fait comme chef officiel du pays malgré son horrible réputation d’être humain ? Pourquoi le diocèse de Nicolet fait-il de la politique alors que nous avons tout fait depuis près de 60 ans pour que la religion s’occupe des affaires religieuses et laisse la politique aux élus à cette fin ?

Je me souviens trop bien de la peur que m’a imprégnée la religion catholique romaine alors que j’étais tout jeune garçon en recherche de vérité sur cette vie et son mystère ; tout était péché et anathème si ce n’était pas selon La Vérité de l’Église catholique : notre vie était tout orchestrée par la religion jusque dans l’organisation de la société et la famille. La terreur ainsi induite par la peur des péchés nous a longtemps réduits à l’obéissance aveugle. L’Église catholique romaine a-t-elle encore des leçons à nous donner sur l’homme et son hommerie à travers ses vérités religieuses ? Si c’est le cas, qu’elle le fasse bien, par ses dogmes et ses préceptes religieux, mais qu’elle laisse le politique se faire par son chef de l’État du Vatican, et non pas de la façon dont nous l’avons encore lu par le texte de Madame Lafrance, responsable des communications du diocèse de Nicolet, très certainement autorisé et bénit par l’évêque du diocèse. L’infaillibilité papale tient sur les affaires religieuses catholiques, non pas sur d’autres sujets.

Les mains en l’air! « Les Fées ont soif » 13/10/2014

octobre 13, 2014

Les mains en l’air! « Les Fées ont soif »

Le 11 octobre 2104, j’ai eu la chance d’assister au théâtre de la Bordée de Québec à la représentation de la pièce, que dis-je, du chef-d’oeuvre de Madame Denise Boucher, « Les Fées ont soif ».

Il était temps! Cette pièce a été présentée pour la première fois en 1978 et a soulevé au Québec toutes les passions; elle a presque réussi à briser les piliers du temple de la violence aux femmes, de la misogynie, du machiste, de l’autoritarisme, etc.. Malheureusement, il faut confirmer que 36 ans après la première de cette oeuvre féministe et contre la violence faite aux femmes, l’évolution des Québécois vers plus d’humanité, vers plus de respect à l’autre et à soi, est loin d’avoir fait des pas de géant; même la démocratie n’a pas bougé d’un iota. Je pense sincèrement qu’il reste d’incroyables faits et gestes à poser pour que le respect aux femmes devienne une réalité de tous les jours, et ce, sans équivoque.

En ce jour même (12 octobre 2014) où le cardinal de Québec chante la messe avec le pape de Rome et le remercie, gonflé de fierté, pour la canonisation de deux de nos personnages historiques (François de Laval et Marie de l’Incarnation), Denise Boucher par sa pièce « Les Fées ont soif » m’a bien convaincu ce 11 octobre 2014 que même la vierge Marie n’était pas une sainte! Et pourtant, on idolâtre encore nos symboles religieux, seigneuriaux et présidentiels.

J’avais bien conscientisé depuis maintenant quelques décennies que nous pouvions toutes et tous être des saints, et que de ce fait même, personne en toute réalité ne pouvait revendiquer ce titre canonique. Nous sommes toutes et tous que des êtres humains qui doivent se respecter, et ce, au quotidien de toutes nos relations. Mais non! Nous voici encore en train de nous prosterner silencieusement, plein de déférences devant toutes sortes d’icônes à honorer et à prier.

Il fut pour moi facile de faire un lien masculin avec l’autorité coopérative de Desjardins qui se permet officiellement depuis 2010 d’exclure des membres sous de simples préjugés de paroles offensantes contre la sainte coopérative d’épargne et de crédit et ses dirigeants « élus ». Lorsque dans la pièce de Mme Boucher, la vierge Marie nous a asséné à vives répétitions:

 » J’suis pas une sainte, J’suis pas une sainte, j’suis pas une sainte, j’suis pas une sainte… »,

je m’entendais me dire égoïstement que, moi non plus, je n’étais pas un saint! Non, je n’étais pas un saint et ne voulais jamais en devenir un. Mais j’étais un sociétaire, et même un actionnaire de Desjardins, un actionnaire de ma Caisse populaire de Maskinongé, un membre auxiliaire de celle de Louiseville et un membre de plein droit de celle de Trois-Rivières qui m’ont toutes jeté dehors parce que je n’étais pas un saint. Je n’étais pas un gentil sociétaire silencieux avec les mains en l’air pour mieux me faire dépocher à Maskinongé, Louiseville et Trois-Rivières; non, j’étais un actionnaire qui osait poser des questions ou émettre poliment des commentaires ou suggestions, des critiques constructives à mes dirigeants élus, dois-je encore le préciser!

Dans la pièce de Mme Boucher, il est dit que « violer une putain, ce n’est pas un viol ». Évidemment, nous savons tous qu’un viol est un viol, comme un vol est un vol. Et lors de la présentation de mes observations au Conseil d’administration de la Caisse populaire de Maskinongé (lire Caisse populaire Desjardins de Maskinongé; l’exclusion 24/09/2014 sur le blogue https://francoischampoux.wordpress.com), j’ai développé l’idée qu’exclure un sociétaire contre sa volonté était ni plus ni moins qu’un viol, un vol de mon titre d’actionnaire et de coopérateur. Je sais assurément maintenant que Desjardins commet effectivement un viol contre ses sociétaires coopérateurs lorsqu’il les exclut par ses règlements 4.6 (saine conduite d’un membre) et 4.7 (réprimande, suspension, exclusion) parce que nous aurions commis des gestes ou dit des paroles offensantes, crime de lèse-majesté punissable de mort au seul jugement des dirigeants, juges et partie.

J’étais actionnaire de ma Caisse populaire de Maskinongé (414 parts de Capital) et fier de l’être; une coopérative qui jette dehors ses actionnaires qui ne sont pas des saints, et ce, contre leur volonté, ne commet rien de moins qu’un viol. « Hands up »! La bourse ou la vie!

Desjardins doit ouvrir les yeux sur son autoritarisme insensé: sa dérive viole et tue la coopération et désengage chacune et chacun à l’esprit de celle-ci et à l’esprit de respect entre nous tous.

De quels pouvoirs Desjardins a-t-il si soif pour vouloir tous nous asservir comme des bagnards à dénuder et à soumettre aux représailles infantiles de la réprimande jusqu’à celle capitale de l’exclusion?