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40 – 55 Trois-Rivières: d’inutiles destructions, 15 janvier 2023

janvier 15, 2023

Quand vous mangez une pomme, vous la détruisez utilement pour votre santé; celles et ceux qui exécutent cette destruction savent combien est utile à leur bien-être cette destruction d’une pomme par jour.

Il y a des destructions utiles et d’autres inutiles, et même complètement aberrantes. Comment faire pour bien juger? Au risque de paraître simpliste ou contradictoire, j’avancerais cette raison-ci : le respect de la vie. Autrement dit, il faut se demander avant (et non après) si ma destruction respecte la vie.

Car sur cette planète-ci, la Terre, la grande distinction cosmique sur des millions d’années-lumière à la ronde, c’est la vie.

Si j’avais un trésor ou simplement un capital vital à protéger, n’est-ce pas que je ne l’exposerais pas telle une proie à saccager? 

Ici, à Trois-Rivières, ça fait des dizaines d’années qu’on prend la Nature (la Terre) au service sans bon sens d’une économie industrielle dévastatrice. 

Madame, monsieur, c’est assez : plus aucune omelette ne justifie de poursuivre ce carnage des terres nourricières qu’on prend pour des oeufs à casser. 

Personnellement, le dernier clou dans ce cercueil de la destruction inutile m’a été révélé par l’édification des logements pour la communauté autochtone près de l’UQTR. Je ne suis pas raciste, dois-je le préciser; tout le contraire. Mais quand on protège et entretient prioritairement un circuit de courses automobiles et qu’on détruit des parcs forestiers comme s’ils étaient une pomme à récolter ou des oeufs à briser, je ne peux me taire contre cette sottise. Une forêt et sa faune, c’est beaucoup plus long à faire revivre. Si seulement elles peuvent avoir la chance de revivre… 

Quand des prétextes tuent la vie à long terme, les prétextes sont tout simplement mauvais, erronés, inacceptables.

Il faut apprendre de nos erreurs, et ce, au-delà de notre orgueil. Reconnaître nos erreurs est grand, car c’est le commencement de la sagesse.

Aucune personne du haut de ses compétences supérieures ne peut justifier par une mode économique quelconque la destruction de la vie! Aucune. Nous avons assez détruit à Trois-Rivières; nous avons assez tué. Il faut cesser de chercher des raisons savantes pour justifier la destruction de la vie. Que nos élus sachent arrêter l’infamie.

Je le répète : on n’est plus au temps révolu de l’acceptabilité sociale de la destruction de la vie : briser la chaîne de la vie sans en assurer sa suite est un non-sens. Pour tout esprit moderne, le temps de la destruction gratuite est plus que périmé.

La vie est sacrée: on ne touche pas au sacré sans commettre une faute grave envers la Nature, laquelle, on le sait, est plus grande et puissante que l’humain.

« Le respect de la vie, c’est le fondement même de l’éthique. »

Albert Schweitzer par Théodore Monod dans : 

« Et si l’aventure humaine devait échouer »

Pages 49 et 50

Editions Grasset et Fasquelle, 2000

Le livre de poche

Projet Industriel à Trois-Rivières, 1er juin 2022

juin 9, 2022

Si les élus de Trois-Rivières votent « contre » le projet d’agrandissement du secteur industriel situé au carrefour des autoroutes 40 – 55, l’environnement gagnera un peu, et personne ne perdra.

Depuis que l’Homme s’est cru plus grand que la Nature, depuis que la science s’est entêtée à transformer cette nature, celle-ci dans laquelle nous pataugeons s’est insidieusement modifiée et détériorée à l’encontre de la vie sur cette planète et son évolution adéquate : et le tout s’aggrave de manière irresponsable; pire: de manière insoluble.

Qui peut, avec assurance, déclarer que nous sommes sur la voie de la réhabilitation d’un sain environnement? Qui peut affirmer logiquement que nous enregistrons des gains probants vers un monde meilleur? Encore ici personne ne peut crier « victoire ». Là où l’amélioration fait des petits pas, la détérioration fait des pas de géant.

Le changement de cap attendu et souhaité de la part de nos décideurs politiques sera un petit pas vers une réelle prise en charge d’un retour à une modération et le début de réelles innovations en ce sens, lesquelles innovations auront peut-être un meilleur goût pour l’avenir.

Depuis plus de 63 ans d’enregistrement des parties par million (ppm) des molécules de CO2 dans l’atmosphère, nous avons accéléré la croissance de cette molécule meurtrière : elle est passée d’une augmentation de 0.86 ppm en moyenne par année durant la décennie des années 1960, pour atteindre 2.43 ppm en moyenne par année durant la décennie des années 2010 à 2020 : nous polluons presque que 3 fois plus que durant les années 1960! Nous qui pensions nous être améliorés!

Notre science aura globalement parlant été inefficace; elle n’arrive plus à trouver le frein d’urgence : nous sommes sur une pente raide descendante et mortelle! Nous n’avons pas corrigé nos erreurs d’antan et personne ne peut affirmer que le défi a été relevé : nous ratons lamentablement nos objectifs existentiels.

En 1994, Al Gore écrivait ceci en préface du célèbre livre de Rachel Carson : « Printemps silencieux » :

« Depuis la publication [en 1962] de « Printemps silencieux », l’usage des pesticides dans l’agriculture a doublé, pour atteindre 1,1 milliard de tonnes par an; et la production globale de ces dangereux produits chimiques a connu une hausse de 400%.… les lois de la science ne respectent pas les frontières politiques.… la chaîne alimentaire, on l’empoisonne partout. »

Tout dernièrement, j’invitais les citoyens à signer une pétition pour l’édification d’une réglementation par ma ville contre l’usage esthétique des pesticides; à ma proposition, un citoyen me rétorqua : 

« Au 8e étage, là où je demeure, les pesticides ne me dérangent pas beaucoup! »

Après des décennies de recherche sur la conscience humaine, Sigmund Freud concluait que « l’humain était un être irrationnel. » Notre grandeur humaine semble être plutôt petite vis-à-vis de l’immensité de notre ignorance et au regard de nos actions de prédation : « L’Homme est un loup pour l’homme », nous enseigna le poète grec, Plaute, 200 ans av. J.-C.! On gaspille trop, on détruit trop, on tue trop, et les problèmes insolubles s’additionnent. Il y a définitivement une modération à remettre sur la voie principale sinon, l’humanité est foutue à plus ou moins brève échéance.

Jeter notre argent par les fenêtres, 17 décembre 2017

décembre 17, 2017

C’est au moment où le docteur Julien fait sa guignolée annuelle avec Joël Le Bigot de Radio-Canada que je lis dans mon journal local de Trois-Rivières la petite chicane de clochers entre un promoteur de cirque à Shawinigan et le maire de Trois-Rivières et son cirque à lui dans son éléphantesque amphithéâtre trifluvien. Il semblerait que le maire aurait fait une colère en apprenant que le promoteur de Shawinigan recevra la jolie somme de 750 000. $ de la ministre Julie Boulet pour son événement touristique. Moi, ma colère est celle de voir ces promoteurs touristiques recevoir mes impôts pour faire du cirque ; ça me révolte. Quand je pense aux enfants, à la pauvreté endémique et aux responsabilités de ce gouvernement austère, il y a quelque chose qui me monte au nez…

C’est incroyable et scandaleux ce que nos élus font avec nos taxes qu’ils nous imposent ; ça me révulse.

Et que dire des cadeaux quotidiens de 10 000. $ de Desjardins ! Mais à quel montant s’élève donc le budget publicitaire, dons et commandites chez Desjardins ? Vont-ils finir par être transparents là-dessus ?

Quand Dorimène et Alphonse Desjardins ont créé la coopérative Caisse populaire, c’était une réponse claire aux citoyens exploités par un système capitaliste sauvage : épargnez pour vous constituer un capital qui vous rendra indépendant financièrement. Utilisez votre coopérative financière : plus vous l’utiliserez, plus vous en retirerez des ristournes.

Dorimène et Alphonse n’étaient pas des rêveurs ni des funambules ! Leur COOP n’avait pas pour mission d’être philanthrope ; bien au contraire. Les deux pieds sur terre, ils ont exploité le capitalisme pour favoriser des retombées financières, non pas dans les poches des usuriers, mais dans celles et ceux qui utilisaient à bon escient leur coopérative d’épargne et de crédit. La formule n’exploitait pas ; elle coopérait ! Ce n’est plus le cas depuis le long règne de Claude Béland, l’usurpateur de l’autonomie des Caisses.

Quand on devient riche et confortable (et c’est là une ambition légitime pour tous), le danger qui nous guette est de devenir avare. Quand on gère l’argent des autres, le danger est alors de le dilapider sans retenue comme un système de Ponzy en se montrant bien généreux pour épater la galerie ! De la poudre aux yeux avec nos « trop-donnés » !

Lorsqu’on travaille dur pour ramasser son pécule, on ne le jette pas par les fenêtres ; que l’on soit riche ou pauvre, on y regarde de près avant d’être bonasse. Et ce n’est pas être avaricieux que d’agir ainsi ; c’est simplement savoir gérer et compter, être responsable et se respecter.

Malgré l’enseignement de Dorimène et Alphonse, le Mouvement Desjardins n’hésite pas actuellement à jeter des 10 000. $ par les fenêtres en cadeau pour des jeunes sous le seul prétexte qu’ils sont la relève et qu’ils créent l’AVENIR ! Complètement aberrant ! Honte aux dirigeants élus et bien rémunérés.

L’argent ne pousse pas dans les arbres et il ne suffit pas d’ouvrir la fenêtre pour le cueillir. Ce que fait-là Desjardins n’est pas de la coopération ni de l’altruisme, mais du mécénat de très mauvais goût et totalement injustifié.

L’argent est une précieuse ressource naturelle : épargné, il est le fruit d’un patient effort de tous à le faire naître par le travail, à le faire fructifier par son économie et sa juste gestion, pour en constituer un capital appréciable pour de justes causes, pour l’AVENIR des générations qui suivent. Il ne faut pas le gaspiller ni le tirer par les fenêtres, surtout pas quand il ne nous appartient pas : chez Desjardins, les « trop-perçus », les « trop-donnés » appartiennent aux sociétaires en assemblée générale.

Desjardins devrait comprendre ça aisément s’il est encore une coopérative comme il le prétend ; ce qu’il faut grandement douter ! Il devrait rendre à César ce qui revient à César. Les pauvres comme les riches, les jeunes comme les moins jeunes aiment l’argent et ce n’est pas un péché. Ils aiment recevoir leur juste dû, car l’AVENIR c’est maintenant qu’il se prépare, et ce, pour toutes les personnes qui y coopèrent.

Merci de rendre les ristournes à tous les usagers et non pas seulement aux désignés privilégiés, sinon les sociétaires diront que « Desjardins c’est comme les banques », ou qu’il se prend pour un père Noël, ou un gouvernement qui cherche à séduire les gens avant les élections : de la basse flatterie.

J’enrage de cette société 12/02/2014

février 13, 2014

J’enrage de cette société

Fait divers hier à Trois-Rivières: deux jeunes en tuent trois autres à la toute veille de ce qu’on appelle ici en Amérique du Nord, « la fête de l’amour ». Belle ville Trois-Rivières, belle société que la nôtre…

J’enrage de cette société qui saute de plaisir sans joie et sans amour

J’enrage de cette société qui n’a de sens que dans cette performance financière sans humanité

J’enrage de ma société qui n’apprend plus à aimer que dans la tuyauterie sexuelle

J’enrage de ma société qui n’a plus le temps que pour l’image et le paraître

J’enrage de ma société qui encense le mensonge, l’intimidation et la corruption

J’enrage de ma société qui drogue sa jeunesse et se drogue de n’importe quoi, n’importe quoi!

J’enrage de ma société qui n’en a que pour le béton, le ciment, et plus rien pour les sentiments

J’enrage de ma société qui sait tout sans rien savoir du mystère de la vie, de la mort et encore moins de celui de l’amour

J’enrage de ma société des vedettes qu’on adule pour leur talent et non pour leur être, qui n’ont de culte que pour leur nombril et rien, vraiment peu, pour leur public

J’enrage de ma société vide, sans âme et sans coeur où les premiers sont tristement les derniers

J’enrage de moi de ne pas avoir assez osé dire « non » à la bêtise

J’enrage de moi qui n’ose châtier celles et ceux qui le méritent bien

Puis-je aimer mieux? Il le faut

Quelle plaie ce monde sans joie, sans paix, ce monde enragé, ce monde de paons, ce monde de peur

Quelle plaie ce monde virtuel où plus rien de vrai et de réel ne se passe entre elle et lui

« J’ai de la peine pour mon village » disait M. Serge Carbonneau parlant de Yamachiche et ses citoyens floués par Desjardins et l’Église catholique en 2004

Oui, j’ai mal à ma ville aujourd’hui: Trois-Rivières est dans un bain de sang de jeunes innocents, tués par des innocents tout aussi jeunes et dévoyés de leur vraie raison de vivre: s’aimer

Oui, nous nous relèverons, mais nous pleurerons longtemps.

J’enrage de ma société; j’enrage de moi.